L’Association Marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), par la voix de sa présidente, le docteur Moussayer khadija, veut attirer l’attention sur les progrès considérables réalisés dans le traitement de la polyarthrite et révélés par une étude publiée dans la revue du collège américain de rhumatologie (ACR) : un diagnostic plus précoce et des thérapeutiques plus performantes ont rendu possible une meilleure qualité de vie des personnes atteintes.
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune où le système immunitaire s’attaque principalement aux articulations, s’exprimant par des gonflements douloureux au niveau des mains, des poignets, des genoux… et sous des formes plus ou moins graves et invalidantes.
Une étude menée par une équipe de chercheurs, dirigée par le Dr Cécile Overman, de l’université d’Utrecht, aux Pays-Bas, a mesuré l’évolution de ses conséquences sur une population de 1 151 patients entre 1990 et 2011 : (âgés de 17 à 86 ans, à 68 % féminins et présentant à 62 % des facteurs rhumatoïdes positifs, ils ont été évalués au moment du diagnostic et durant trois à cinq ans).
Il en ressort que le pourcentage des personnes atteintes d’anxiété, de dépression et de handicaps physiques est passé respectivement de 23 %, 25 % et 53 %, il ya 20 ans, à 12 %, 14 % et 31% actuellement. Les souffrances de tous ordres ont donc été réduites de moitié ces 20 dernières années.
Ont contribué à ce phénomène, selon les chercheurs, un diagnostic plus précoce, des traitements plus agressifs employés dès le stade initial de la maladie avec notamment le développement des médicaments immunosuppresseurs et de nouveaux produits biologiques – les biothérapies – ainsi qu’un meilleur encadrement des malades faisant appel aux psychothérapies et à l’incitation à un bon équilibre diététique et à la pratique d’activités physiques.
Le Dr Overman va jusqu’à estimer que les personnes atteintes auront dans 20 ans une qualité de vie similaire à n’importe quel individu en bonne santé si les avancées médicales continuent à évoluer de la même façon que lors des 2 dernières décennies.
Au Maroc, les patients bénéficient aussi actuellement de l’amélioration de cette prise en charge, même si ces bons résultats ne sont pas encore au même niveau qu’en Europe. Le seul souci, et il est de taille, réside en effet dans l’accès pour tous à ces thérapies, auxquelles bon nombre doivent encore renoncer, en partie ou en totalité, faute de moyens financiers.
Entre 0,5 et 1 % de la population mondiale serait atteinte de la polyarthrite rhumatoïde, soit autour de 180 à 350 000 marocains dont au deux tiers des femmes.