العام الثقافي قطر-المغرب 2024: عام استثنائي من التبادل الثقافي والشراكات الاستراتيجية
les resultats detailles du scrutin du 25.11.2011 ont constitue, dans le meme temps, une ligne de demarcation entre deux maroc et un evenement exceptionnel et historique, susceptible d’encadrer l’action politique durant le prochain quart de siecle.
nombreux etaient ceux qui etaient convaincus que la constitution de 1996 ayant consacre l’alternance consensuelle, allait deboucher sur une rationalisation du champ partisan a travers sa bipolarisation, mais certaines pratiques politiques DE MAUVAIS ALOI et l’echec de la gAuche democratiqUE A INCUBER LE tissu SOCIAL ont constitue les principales lacunes qui ont entrave l’institutionnalisation d’une societe politique marocaine evoluee.
l’avenement du printemps arabe a rendu necessaire un mea culpa, notamment en ce qui concerne la revision des mecanismes institutionnels DEVANT PERMETTRE DE PRESERVER LES ACQUIS et d’ouvrir la voie a l’amelioration des prestations des institutions. c’est DANS CE CONTEXTE que les elections du 25.11.2011 ont incarne la premiere etape pour la construction du maroc de demain et le destin a voulu que les islamistes representes par le parti de benkiran, soient a l’affut de ce changement, meme si l’ouverture democratique au royaume et le developpement des libertes durant quarante annees ont, sans grand cout economique et social, permis une transition fluide vers la prochaine etape democratique.
les islamistes ont incarne la clef du changement au sein du monde arabe, du fait qu’ils sont porteurs d’un projet politique elabore dans la clandestinite et l’exil et ont su preserver leur vertu politique tout au long des cinquante dernieres annees, comme fut le cas en egypte, ou l’organisation des freres musulmans est restee a l’ecart des institutions depuis l’epoque du nasserisme.
les peuples arabes ont experimente toutes sortes de discours panarabe, socialiste et liberal, qui ont demontre leur limite face aux aspirations des peuples, dont le champ des libertes n’a cesse de se reduire et ce, au moment ou le projet islamiste etait le seul a s’ingenier a conserver sa virginite, finalement consommee lors de l’avenement du printemps arabe qui s’est solde, dans plusieurs pays de la region, par l’acces des courants religieux au pouvoir.
si le peuple marocain n’a pas accorde aux islamistes plus de 27% des suffrages, en revanche leurs confreres en tunisie ont decroche 40 % des sieges du parlement, voire meme 70% en egypte.
l’impossibilite pour les islamistes marocains de realiser un deferlement electoral, contrairement a ce qui s’est produit dans les autres pays arabes precites, resulte de l’immunite institutionnelle instauree par la constitution de l’alternance democratique de 1996, ayant mis l’usfp sur orbite gouvernemental pendant 14 ans ; une periode au terme de laquelle ce parti n’a pas fini de payer le prix sur les plans politique et social, en raison de la degradation sans precedent de son aura, de sa cohesion organisationnelle et de son rayonnement populaire.
Le discours islamiste s’est attelle tant a l’interieur du maroc qu’a l’etranger, a defendre les causes arabo-islamiques, en priorite l’affaire palestinienne, et Depuis la guerre de 1948, cette mouvance n’a cesse de denoncer la torpeur des armees regulieres, tout en fondant sa legitimite sur la denonciation des victoires successives de l’ennemi et la necessite d’offrir l’occasion aux masses populaires de liberer jerusalem et les territoires occupes.
Aujourd’hui les islamistes ont accede au pouvoir en egypte et demain ils gouverneront la Syrie, sachant que leurs paires participent deja au pouvoir en jordanie et que leur allie iranien contrôle la destinee des irakiens par l’entremise de nouri maliki. ils sont, egalement, a la tete du gouvernement de gaza et bientôt abou mazine abandonnera l’autorite palestinienne a ramallah au profit du tandem hamas-jihad islamique, ce qui mettra ainsi le discours islamiste a l’epreuve de l’exercice du pouvoir.
soit, si les islamistes ne parviennent pas a liberer la palestine dans les cinq annees a venir, c’est-à-dire avant les prochaines legislatives egyptiennes, sans parler de la difficulté que represente pour eux la satisfaction des aspirations des peuples arabes dans la conjoncture actuelle et le risque de destabilisation qui guette la region du Moyen-Orient, l’experience islamiste sera vouee a l’echec, alors qu’au maroc, son insucces ne sera que partiel du fait d’un recours des islamistes a une alliance avec la gauche pour garantir leur maintien aux commandes de l’etat.
le pjd a accede au pouvoir enhardi par “le printemps arabe” et PLANIFIE de s’y maintenir au moment ou la gauche a quitte le gouvernement pour y revenir en force avec l’appui du peuple, ce qui ne manquera pas d’offrir l’occasion historique de reconcilier le citoyen marocain avec les urnes sur la base d’une plate-forme favorisant l’emergence de blocs politiques et dans le cadre de laquelle le peuple pourra avoir le dernier mot.
ainsi, plusieurs partis politiques actuels seront appeles a disparaître de l’echiquier politique marocain ou seront dilues dans des CONGLOMERATS, tels le projet de constitution du grand parti socialiste, ou encore le regroupement des formations de la droite liberale.
le pjd a su rentabiliser, sur le plan populaire, le discours d’opposition et de refus vehicule par d’autres courants islamistes, notamment “jamaat al adl oua al ihsane”. cependant, la nomination de benkiran a la tete du gouvernement a tourne une page importante de l’histoire du maroc et mis fin a la virginite du discours islamiste, car, desormais, le pjd sera comptable devant le peuple, non pas pour sa probite et ses pratiques cultuels, mais plutot pour ses realisations concretes.
quelle est donc la portee de l’action que s’assigne le gouvernement benkiran pour repondre aux attentes des masses?
tous les indicateurs laissent presager pour le nouvel executif des annees difficiles qui feront capoter son programme politique et economique d’aspect utopiste et loin de cadrer avec la realite du terrain, comme ce fut le cas de la gauche ayant, par le passe, fonde son discours sur un populisme dementi par les faits, des les cinq premieres annees d’exercice, ce qui l’a discreditee aux yeux des masses en proie a la DESILLUSION de pouvoir mener une vie decente, meme sans emploi, grace a la seule manne des PHOSPHATES et des ressources halieutiques.
les islamistes du pjd qui ont ressasse le discours de l’ex-opposition dans certains de ses aspects populistes sont devenus, apres leur acces a la gouvernance, otages de leurs propres promesses que le peuple n’OUBLIERA pas de si vite.
dans ce sillage, le programme gouvernemental atteste de la prise de conscience des islamistes de la realite politique, dans la mesure ou il a revu a la baisse le taux de croissance de 7% tant clame lors de la compagne electorale du pjd, pour le fixer, desormais, a 5,5% seulement, sachant que ni l’un ni l’autre ne reflete la realite, tant les previsions de la banque mondiale n’envisagent qu’un taux ne depassant pas les 4% et au moment ou les ECONOMIES de grands pays europeens et americains ne s’attendent qu’a une croissance de l’ordre de 1,4%, dans le meilleur des cas.
LE fait que le PROGRAMME SOCIOCULTUREL DU PJD se soit DEBARRASSE DE son aspect moralisateur et sentimental, pour prendre la forme d’une feuille de route chiffree va sûrement faire perdre a ce parti son eclat qu’il a cultive depuis plus d’un demi siecle. et ce, meme, s’il tente de distiller une image populiste de ses ministres et du nouveau chef du gouvernement.
on ne cessait de repeter que LE CHEF DU GOUVERNEMENT VENDAIT DE L’EAU DE JAVEL, DETESTE LES CRAVATES, se montre TRES ATTACHE A SA MERE ET TIENT ABSOLUMENT A s’entourer de SA BENEDICTION, qu’UN TEL MINISTRE s’abstient de PRENDre l’ascenseur et qu’un autre n’utilise jamais la voiture de service dans ses déplacements et prend ses repas en compagnie des fonctionnaires. meme la procedure de déclaration des biens, devenue une tradition constitutionnelle, n’a pas echappe elle aussi a l’instrumentalisation propagandiste du gouvernement, avant qu’il n’en fasse le depot auprès du secrétariat général du gouvernement.
Le populisme caracterisant le comportement des ministres a un effet limite et constitue une arme a double tranchant, surtout s’il s’avere que ces responsables s’evertuent a travestir la realite au sujet de leur patrimoine. que signifie donc qu’un ministre affirme percevoir une pension de 30.000 dirhams par mois en tant qu’ancien membre du gouvernement et versait la meme somme pour le remboursement d’un credit ? de quoi vivait-il donc ? ne donne-t-il pas ainsi une pietre image de lui-meme en consommant plus qu’il ne produit. c’est ce qui suscite des interrogations sur les veritables motivations de la decision de son parti « progressiste » d’acceder au gouvernement des conservateurs a n’importe quel prix. a ce cas s’ajoute celui d’un ministre de la meme formation politique, apparente par alliance a l’ex-secretaire general du parti, qui s’est revele etre un richissime proprietaire immobilier, ou encore ceux de deux autres ministres, dont l’un pretend avoir ete dans l’obligation de vendre une grande partie des biens legues par son pere et ne detenir meme pas un domicile ou loger, alors que l’autre soutient devoir rembourser des traites mensuelles de 35.000 dh…quelles sont alors ses revenus ?
n’est-il pas PARADOXAL qu’un gouvernement d’endettes vivant aux domiciles et a la charge de leurs epouses et depensant plus qu’ils n’EPARGNENT se voient, aujourd’hui, confier la delicate mission de gerer la chose publique !
le pjd et le gouvernement benkiran ont perdu, des le depart, le pari de la reforme, lorsque le parti s’est volontairement dessaisi des departement cles jouant un role determinant dans l’edification du maroc de demain et intimement lies aux preoccupations de la population, en particulier l’enseignement, la sante, la formation professionnelle, l’emploi et l’habitat, secteurs qui constituent, depuis pres de dix ans, une veritable locomotive pour le decollage de l’economie marocaine. une telle demarche n’augure nullement de perspectives prometteuses pour le gouvernement benkiran.
la problematique de l’emploi est liee essentiellement au secteur prive et tout investissement dans ce secteur reste tributaire de la stabilite sociale et d’un environnement economique rationnel. or, la promesse de benkiran d’elever le salaire minimum a 300 euros n’inciterait-il pas nombre d’investisseurs a opter pour les pays d’asie, ou le smig ne depasse pas 60 euros.
que benkiran ait la benediction de ses parents, qu’un ministre prenne ou non l’ascenseur, ou qu’un autre membre du gouvernement utilise ou non la « mercedes » de service importe peu pour l’avenir des marocains. l’image que cet executif vehicule en donnant l’impression d’etre peu soucieux du facteur temps et des moyens a meme de le gerer de façon rationnelle ne pourrait favoriser une action agissante a meme de repondre aux attentes des citoyens en matiere d’emploi, de sante, de logement et de lutte contre la PAUVRETE. meme les blagues et l’humour si chers au chef du GOUVERNEMENT ne sauraient faire oublier une injustice ou changer la donne d’une realite amere.
agora presse : hamou lyazid el agori